L'église Ste Bernadette de Grand-Quevilly va être rasée! N'est il pas possible de sauver ce témoin urbain?
Cette église et la salle paroissiale se situent rue abbé Lemire, aux limites de Grand et Petit-Quevilly. Sollicitée par le diocèse, l’autorisation de démolition a été accordée par la ville. Pourquoi dans un blog communiste évoquer cette question qui ne soulève pas particulièrement d’émotion, ni d’indignation visible? Un repas a réunit une centaine de paroissiens avant sa démolition.
Certes, la démolition marque le recul de la pratique religieuse. C’est l’affaire des chrétiens mais pas uniquement. Elle est un indicateur de la fragilité financière de l’église catholique qui ne peut plus entretenir et conserver son patrimoine construit après 1905 en conformité avec les règles de sécurité. Pour autant, cela ne peut laisser personne indifférent, ceux qui croient au ciel, ceux qui n’y croient pas.
Cette église a été construite au cœur d’un quartier ouvrier, populaire par la solidarité financière de ses habitants croyants. Elle est l’expression d’un savoir faire dont le geste architectural a été un marqueur des années 60 - 70. Une église, au-delà de l’expression religieuse, est un endroit où se construit du lien. De la naissance à la mort, des vies de femmes et d’hommes se sont construites, des convictions se sont forgées, des colères se sont exprimées, des joies ont été partagées. Les églises ont toujours été des lieux d’accueil et de protection des laisser pour compte, des sans papiers. Ce témoin urbain fait partie de la ville, de sa mémoire. Au même titre que les chantiers de Normandie, la Bordelaise, Baroclem et bien d’autres entreprises, faire table rase de ce lieu, c’est s’amputer d’une mémoire collective.
Puisse une réaction des pouvoirs publics, des monuments historiques, de l’opinion publique afin de sauver ce bâtiment remarquable avant que la pelleteuse se fasse son oeuvre de destruction. Et de lui retrouver un autre usage. Rappelons au passage le rôle des communistes en responsabilité à Petit-Quevilly à la restauration de la chapelle St Julien, de la Chartreuse. En toute laïcité. André Delestre