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...En quête d'humanité! Tous ensemble, changeons la vie!... PCF Front de Gauche Petit-Quevilly
6 mai 2020

En finir avec le Corona...viril ! Une tribune parue dans Huffpost

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Soignantes, caissières, aide-ménagères, ouvrières: le voile se lève sur ces bataillons invisibles, mais ce sont les hommes qui caracolent sur les plateaux télé ou dans les lieux de pouvoir.

Confronté à l’impréparation du pays face à l’arrivée du Covid-19, le Président de la République s’est réfugié dans une rhétorique guerrière. Sur le front, les gros bataillons n’ont pas des gueules de soldats. Elles sont soignantes, caissières, aide-ménagères, ouvrières du textile… Elles vivent pour beaucoup d’entre elles dans des territoires stigmatisés et largement abandonnés par l’État. Elles organisent le soin, l’approvisionnement, la solidarité. Elles font vivre l’économie de nos vies. À la maison, elles ont souvent une autre journée de travail qui les attendent puisque les tâches domestiques et parentales, accrues en période de confinement, sont encore très majoritairement l’apanage des femmes. Comme tant de femmes par ce temps de crises, elles s’improvisent éducatrices en raison des écoles fermées ou couturières pour les masques qui manquent.

Source: Flickr

Alors que le voile se lève sur ces invisibles, les hommes envahissent les espaces visibles. Ils caracolent sur les plateaux de télévision, à l’Assemblée nationale et dans les centres de pouvoir. À l’aise dans l’atmosphère virile de la “guerre contre le virus”, des hommes se succèdent, avec entrain ou arrogance, pour donner leur avis et dispenser leurs savoirs. C’est la liste interminable d’experts à toute épreuve qui occupent les émissions d’information en continu, à en faire douter qu’il existe une femme médecin ou une économiste dans ce pays! Ce sont ces profils uniquement masculins qui nous “racontent le monde d’après” comme l’a affiché en Une le journal Le Parisien. C’est un Bruno Le Maire, “combattant en première ligne”, selon un article du Figaro assorti d’un cliché où le ministre est photographié dans une pose bien virile, portable à la main, sous les lambris de la République. Ce sont encore ces deux premières heures et demie de débat sur le dé-confinement à l’Assemblée sans une seule voix de femme –la première sera celle d’une vice-présidente de l’instance parlementaire, venue prendre la relève de Richard FerrandC’est la liste interminable d’experts à toute épreuve qui occupent les émissions d’information en continu, à en faire douter qu’il existe une femme médecin ou une économiste dans ce pays!

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La sous-représentation des femmes dans les lieux de pouvoir n’est pas nouvelle mais nous ressentons un terrible retour en arrière, au moment même où les femmes se trouvent concrètement au coeur du cyclone. Pour eux les spotlights, les discussions sérieuses sur l’économie, la crise, la guerre. Comme si les hommes étaient les seuls sachants, les uniques dépositaires de solutions. Pendant ce temps, les femmes s’occupent de tenir la main des anciens dans les Ehpad, pour un salaire de misère, regardent la courbe du chômage grimper avec la crainte des premières concernées puisqu’elles forment les gros bataillons de précaires, préparent l’essentiel des repas dans toutes ces maisons refermées sur elles-mêmes, et dans lesquelles les violences conjugales explosent. 

Cette répartition est inacceptable. Revaloriser les métiers féminisés, du soin notamment, est urgentissime. Investir significativement pour lutter contre les violences intra-familiales ne peut plus être remis aux calendes grecques. Partager les temps de la vie et les revenus est un objectif crucial pour la justice sociale, la transition écologiste, l’égalité entre les hommes et les femmes. Pour y arriver, la parole publique et les décisions doivent être assurées par les deux sexes, à égalité. Pour panser et penser en ce temps de crises multiples, les femmes ont leur mot à dire. Et l’on peut même affirmer que par notre histoire, celle de la moitié de l’humanité opprimée en raison de son identité de genre, par notre quotidien culturellement et socialement différent de celui des hommes, notre voix au chapitre serait décisive pour dégager une voie émancipatrice pour toutes et tous. 

Source: Flickr

La sous-représentation des femmes dans les lieux de pouvoir n’est pas nouvelle mais nous ressentons un terrible retour en arrière, au moment même où les femmes se trouvent au coeur du cyclone.

La bataille contre le Covid 19 a exacerbé la réalité politique de nos sociétés, faisant apparaître au grand jour comment la testostérone fait figure d’attitude naturelle pour répondre aux défis qui nous font face. Pourtant, derrière les agitations virilistes et l’omniprésence masculine, la contribution des femmes à la résilience collective est incontournable. Tout fonctionne comme si la vague #MeToo et toutes les luttes féministes de notre temps n’avaient pas existé. Or cette vague dit combien nous ne voulons plus être enfermées dans le silence et l’invisibilité. Nous aspirons à être des sujets à part entière de notre vie et à participer à part égale avec les hommes à la vie de la cité. Nous, femmes politiques de gauche et écologistes, en avons assez de ce monde hyper-masculinisé. 

On se lève et on le dit! Alors on se lève et on le dit. Ce mercredi 6 mai, nous organisons un meeting virtuel à 17h30 sur les réseaux sociaux. Des femmes y feront encore une fois la démonstration de leur contribution essentielle au débat d’idées, à la culture, à l’économie, à la politique, au soin, à l’éducation, à l’information, bref à la vie collective. Le monde d’après sera féministe ou ne sera pas.

Les signataires de cette tribune sont:

Manon Aubry (eurodéputée LFI), Clémentine Autain (députée, Ensemble-LFI), Esther Benbassa (sénatrice EELV), Marie-George Buffet (députée communiste), Elsa Faucillon (députée communiste), Caroline Fiat (députée, GRS-LFI) Aurore Lalucq (députée européenne, Place publique), Roxane Lundy (conseillère municipale à Beauvais, Génération.s), Claire Monod (coordinatrice de Génération.s), Christine Poupin (porte-parole du NPA), Gabrielle Siry (porte-parole du PS), Sandra Regol (secrétaire nationale adjointe EELV)

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