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...En quête d'humanité! Tous ensemble, changeons la vie!... PCF Front de Gauche Petit-Quevilly
21 avril 2020

N'ajoutons pas une crise éducative à la crise sanitaire! Classe fermée à Wallon?

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Tiphaine Berthelot alerte sur l'égalité des chances pour la réussite scolaire des jeunes.

La crise sanitaire que nous traversons, révèle aussi le rôle central de l’école et de ses personnels dans notre société : pour l’éducation comme pour la santé, elle est l’occasion de rassembler largement autour de l’exigence d’un service public national renforcé.

Depuis le 16 mars, plus d’école !

Si cette interruption était vitale face à la pandémie, elle suscite des inquiétudes légitimes, montrant à quel point l’aspiration aux savoirs, à une éducation de qualité, est largement partagée dans notre société.

Cette mise à l’arrêt est lourde de conséquences : du côté des élèves et des familles, elle fait craindre une aggravation des inégalités sociales de réussite scolaire ; du côté du gouvernement, elle est l’occasion d’expérimenter une série de mesures destructrices pour le système éducatif dans son ensemble.

La continuité pédagogique dont se gargarise le Ministre Blanquer existe grâce aux enseignants de tous les niveaux, qui se creusent la tête et le moral pour permettre à leurs élèves de ne pas perdre pied, maintenir un lien … souvent en sacrifiant de leur propre vie personnelle.

Contrairement à ce que semble croire le ministre, toutes les familles ne disposent pas d’un accès illimité à Internet et d’ordinateurs personnels pour chacun de leurs enfants scolarisés !

Des mesures d’urgence doivent être prises :

Source: Flickr

Les éditeurs de manuels scolaires et certaines chaînes de télévision ont déjà rendu disponibles des supports éducatifs en accès libre. Le gouvernement doit exiger des fournisseurs d’accès internet qu’ils contribuent à l’effort national, par exemple en passant tous les forfaits en illimité le temps de la crise.

Sur le long terme, cette crise révèle la nécessité d’une politique publique d’accès aux savoirs pour toutes et tous. Au nom de la rentabilité, le gouvernement avait prévu de supprimer la chaîne éducative du service public, France 4, avant la fin 2020. Aujourd’hui, son rôle de diffusion des savoirs est pourtant essentiel : loin d’être supprimée, elle devrait être renforcée.

De la même manière, est-il satisfaisant de dépendre de la bonne volonté d’éditeurs privés pour l’accessibilité des manuels ? N’y a-t-il pas là aussi un service public à construire ?

Enfin, la lutte contre la fracture numérique, à la fois sociale et territoriale, demande la reconstruction d’un service public des télécommunications.

Pendant ces longues semaines d’interruption scolaire, les enfants et les familles sont confrontés aux problèmes posés par les devoirs à la maison et plus largement par la délégation du travail scolaire aux familles. Malgré toute leur bonne volonté, les parents ne peuvent se substituer aux enseignant·e·s, pas plus qu’ils ne peuvent reconstituer à la maison la situation d’apprentissage collectif mise en œuvre dans une classe. Bien sûr, pendant le temps du confinement, chacun fait au mieux avec les moyens du bord. Mais ces méthodes ne doivent en aucun cas être érigées en modèles pour la suite. La délégation du travail scolaire aux familles est inégalitaire : tous les parents n’ont pas le temps et les compétences nécessaires pour aider leurs enfants à s’approprier les savoirs scolaires. Surtout, elle ne profite à personne : aucune famille n’a envie de faire la classe à la place de l’école. Tous les parents ont besoin d’un système éducatif qui prenne en charge l’ensemble des apprentissages nécessaires pour réussir à l’école. Cela suppose du temps, des moyens, des personnels dotés d’une formation de haut niveau et d’un statut protecteur : bref, une rupture radicale avec les politiques menées ces dernières années et un renforcement du service public d’éducation nationale.

Loin de répondre à ces exigences, le gouvernement cherche aujourd’hui à instrumentaliser la grave crise que nous traversons pour imposer ses mesures régressives. Ainsi, les enseignants sont incités à utiliser des plateformes qui facilitent le contrôle de leur travail par des chefs d’établissement transformés en manager et accélérent la transformation du métier d’enseignant, pour en faire des exécutants soumis à la hiérarchie et au ministère.Cette incitation à utiliser des technologies numériques se fait le plus souvent sans aucune formation des enseignants, qui livrent ainsi les données d’apprentissage de leurs élèves à des multinationales qui savent en tirer profit, et contribuent à leur insu au développement du marché de l’Ed Tech.

Source: Flickr

Pire, le gouvernement tente d’instrumentaliser la crise sanitaire pour imposer sa réforme du baccalauréat, contre laquelle les enseignant·e·s et les jeunes sont en lutte depuis plus d’un an. Le bac « à la carte », évalué localement en contrôle continu, va maintenant nous être présenté comme une solution face à la difficulté de tenir des épreuves nationales sur un programme commun après une année écourtée. Nous demandons au contraire que les épreuves nationales, si elles peuvent se tenir, soient organisées sur un programme réduit, décidé en concertation avec les syndicats enseignants et annoncé au plus vite.

La situation aggrave encore l’injustice et l’arbitraire du fonctionnement de « Parcoursup », le logiciel qui sélectionne les lycéens pour leur attribuer des places à l’université : sur quels critères vont-ils être classés ? Est-il nécessaire d’ajouter cette pression aux angoisses autrement plus graves qu’ils vivent en ce moment ? Nous demandons au gouvernement d’interrompre immédiatement la campagne Parcoursup et de remettre en place le logiciel APB, pour garantir à tou.te.s les titulaires du baccalauréat une place dans une formation supérieure choisie.

Enfin c’est dans ce contexte que les décisions d’ouverture et fermeture de classes sont annoncées. A Petit-Quevilly dont la plupart des écoles sont classées dans le dispositif REP (éducation prioritaire), on s’attend forcément à un effort sur la réduction des inégalités en réduisant les effectifs par classe.

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Or on apprend la fermeture d’une classe à l’école élémentaire Henri Wallon dans le Quartier Saint Julien,  avec des effectifs à 24 élèves par classe envisagés pour la rentrée de septembre 2020. Comment raccrocher les élèves qui auront le plus décroché pendant le confinement, comment recréer un lien qui s’est distendu …

Alors que la mobilisation des enseignants, des parents d’élèves est rendue impossible dans les conditions actuelles, les militants et élus communistes s’opposent à cette décision.

Lors de sa dernière prise de parole le Président Macron annonce une reprise progressive des cours le 11 mai.

Sans précisions sur les conditions de cette « rentrée », il invoque la nécessité de limiter le creusement des inégalités mais il donne surtout le sentiment que rouvrir les écoles seraient une façon de remettre tous les parents au travail donnant ainsi la priorité à la relance de l’économie au prix de la sécurité des élèves, enseignants, de tous les agents travaillant dans les établissement scolaires et de leurs proches.

Comme l’a déclaré au Sénat, Céline BRULIN, sénatrice communiste de Seine Maritime,"pour empêcher le creusement des inégalités commençons par annuler les fermetures de classe en éducation prioritaire à la prochaine rentrée. Il faut également doter nos collèges et nos lycées de postes supplémentaires alors que certains sont supprimés. Voilà comment nous résoudrons les inégalités sociales dans l’École. »

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