1er conseil métropolitain de Rouen: Noel Levillain, président du groupe Front de Gauche déclare:

Durant tout le débat parlementaire, les élus Front de Gauche ont suffisamment combattu la loi sur l’émergence des métropoles pour ne pas ignorer la difficulté qu’il y a, qu’il y aura, à gagner la proximité de son action publique, à lui faire jouer un rôle d’amortisseur social pour les populations, et financier pour les communes. La difficulté à concevoir un maillage de communes dont l’autonomie financière et le dynamisme est à préserver, mais aussi la difficulté qu’il y aura à tenir les deux rênes: celles des besoins communaux d’un côté et celle de l’attractivité économique, culturel et touristique de notre vaste territoire, si près de Paris.

La loi est votée ! Depuis le premier janvier les élus Front de Gauche ont choisi une démarche constructive et travaillée à leur propre contribution autour d’un postulat qui se résume en une phrase : « Pour une métropole humaine, du quotidien centrée sur la satisfaction des besoins des habitants, des communes ».

Après une lecture rapide du projet que vous avez bien voulu nous communiquer, le projet des élus front de gauche ne parait pas incompatible avec votre projet sous réserve que l’esprit de co-construction proclamé soit bien suivi d’effet sur des axes qui sont pour nous essentiels.

Les élus Front de Gauche ont réfléchi sur le sens à donner à l’attractivité du territoire tout en ne perdant pas de vu, que l’affichage et l’action dans le domaine culturel et touristique en est une des portes d’entrées. Ils ont considéré que c’est autour de l’économie que cette attractivité sera la mieux perçue au regard des niveaux de chômage, de la casse industrielle continue. A l’image de notre département nombre de filières sont représentées sur le territoire métropolitain. En soutien des partenaires compétents en matière économique, il nous faut les aider à mieux se structurer. Comme il nous faudra offrir du foncier industriel notamment sur Seine Sud, pour y accueillir des activités créatrices de valeurs ajoutées. 

Les ports maritime et fluvial, qui donnent tous sont sens à l’axe seine, doivent d’être conforté, modernisé, sur des périmètres sanctuarisés. L’armature ferroviaire elle aussi est essentielle. La reconquête du fret ferroviaire est un des enjeux de l’attractivité économique du territoire. Comment pourrait-il en être autrement si près du Havre et si près des régions céréalières, pourvoyeuse du port de Rouen. Reconquête ferroviaire à privilégier face à un contournement nuisible, coûteux et consommateur de foncier agricole.

L’attractivité, c’est aussi pour nous et nous y veillerons, dans le document final, l’amélioration du cadre de vie de nos habitants. Nos réflexions nous ont conduit à mieux apprécier la réalité sociale vécue sur l’ensemble de ce vaste territoire.

Dans des communes pointées politique de la ville mais bien au-delà, des poches de vies dégradées marquent nombre de nos communes urbaines, mais aussi périurbaines. Il nous faudra agir pour endiguer la baisse démographique de notre territoire en conjuguant intelligemment nos besoins en logement et le fait de contenir l’étalement urbain. Pour améliorer la qualité de vie, nous souhaitons également que soit revisitée la notion d’intérêt communautaire, non pas pour que tout équipement devienne métropolitain mais que certaines actions, certains équipements puissent être soutenus à travers des fonds de concours utiles aux communes ou à un groupe de communes associées sur un projet.

La volonté affichée de retravailler les tarifications de nos services publics, va dans le sens du soutien réel aux familles fragilisées (que nous souhaitons), quel que soit leur lieu de résidence.

L’attractivité se mesure aussi à travers la facilité dans les déplacements à l’intérieur des bassins de vies et en liaisons les uns entre les autres. Du travail a été réalisé mais beaucoup reste à faire, pour rapprocher nos lycéens, nos étudiants, et nos salariés de Rouen.

Dans un contexte économique et budgétaire que l’état ne cesse de dégrader et qui va encore s’aggraver, il est difficile de faire une lecture prospective des finances nécessaires à la métropole pour tenir de la même main ferme les deux rênes dont je parlais au début de mes propos. La nécessité d’un Plan Prévisionnel d’Investissement s’impose d’elle-même. Des pôles de proximité jusqu’au budget principal voté par notre assemblée métropolitaine. Il offre la garantie d’un débat transparent sur la hiérarchisation de nos investissements, d’une feuille de route claire. De même nous proposons la mise en place d’outils d’évaluation sociale de nos politiques publiques.

Deux mots pour conclure sur la gouvernance pour dire que chaque instance doit être à sa place que le conseil communautaire doit être souverain même si la conférence des maires constitue une aide précieuse à la décision. Les pôles de proximité déclinaison locale de la métropole devront être animés avec le souci de l’équité et du seul intérêt des populations.

Monsieur Le Président, cher collègues comme vous le voyez les élus du groupe Front de Gauche, malgré leur opposition à la loi, sont prêts, parce que les populations attendent, à contribuer à la réussite d’une forme d’intercommunalité, à l’opposé de celle imaginé par les promoteurs de la loi, qui ne rêvent qu’à l’extinction de nos communes. Ouvert à la discussion tout en étant attachés aux principes tels ceux que je viens d’aborder les élus Front de Gauche quoiqu’il arrive, attentifs et vigilants dans l’accomplissement de ce projet de territoire. Pour l’heure la porte du Front de Gauche est ouverte au débat.