Les touristes venus en paquebot à Rouen mal accueillis !

En effet, après avoir remonté la Seine sur les 120 km et vu défilé les pommiers en fleur dans les herbages, les falaises calcaires et le parc de Brotonne, les villages dont la Bouille porte d'entrée de la CREA, l'émerveillement s'arrête au pied d'un terril de granulats, dans un nuage de pousières venant des silos, dans un espace glauque, ou trône le chai à vin à l'état de ruine. Le terminal croisière en aval du pont Flaubert est relégué loin du centre de Rouen et laisse croire que les rouennais doutent de la beauté de leur ville.

Les touristes japonais, norvégiens, américains... n'imaginent pas que le pont Flaubert se lève pour passer les bateaux afin de les mener au coeur de la ville. S'ils savaient le prix de sa construction, le ciel leur tomberait sur la tête pour un joujou presque inutile. Leur dire qu'il est un des plus grands dans son genre au monde, quelle boutade!!

Le port de Rouen gère les escales de ces bateaux: promotion, accueil... Malgré tous les efforts événementiels que la CREA engage, le trafic ne décolle pas: 12 escales en 2006, 11 prévues en 2014 alors que le secteur se développe. La remontée de la Seine, Rouen, la proximité de Giverny et Paris sont pourtant des atouts. Les croisiéristes préfèrent l'escale du Havre dans un bord à bord vers Paris ou l'escale d'Honfleur vers Deauville et les plages du débarquement.

Les activités portuaires sont source de richesses. Loin l'idée de miser exclusivement sur le tourisme, le port avec ses silos, ses grues doit vivre et se développer au plus près du centre. Pourquoi ne pas déplacer, comme cela était prévu, le terminal croisière sur la rive gauche au coeur d'un quartier en devenir? Ce serait aussi une manière d'ouvrir les rouennais sur le monde, de profiter de la manne des touristes, de se faire découvrir la cathédrale éclairée au travers des hublots... et de dérouiller les mécanismes du pont. 

Il se dit que les hauts fonctionnaires des administrations, de la préfecture ont peur d'un incident bloquant un bateau, des mouvements sociaux (?), des manoeuvres délicates, d'actes terroristes... Parions qu'ils vivent cloîtrés de crainte que... Si c'est le coût du levage, un investissement génère un coût de fonctionnement. C'était prévisible dans une bonne gestion.

Les citoyens sont en droit d'exiger des explications sur la bonne utilisation de leurs impôts. Les décideurs économique et politique se doivent de réexaminer la localisation du terminal croisière maritime vers la rive gauche au pied du pont Guillaume le Conquérant. André Delestre