Pollution atmosphérique: et si on prenait de vraies mesures?

Alors que l’actualité est marquée par les pics de pollution aux particules affectant la santé publique et la vie quotidienne de chacun, le Comité de Défense du triage de Sotteville-lès-Rouen, l’Association des Voyageurs Usagers des Chemins de Fer de Dieppe (AVUC) et l’Association de Défense du Fer en Caux (ADFER) se sont réunis, lundi 17 mars.

Ils ont fait le point sur les actions engagées par leurs collectifs respectifs pour défendre et promouvoir un Service Public Ferroviaire de qualité, particulièrement menacé dans notre région, et se sont accordés sur la nécessité pour les politiques d’agir réellement contre ces risques sanitaires induits par les épisodes à répétition de forte dégradation de la qualité de l’air.

Après l’adoption en première lecture au Parlement européen le 25 février dernier, de dispositions contenues dans un 4ème paquet ferroviaire censé achever la libéralisation complète du rail (sans même réaliser au préalable le bilan des trois précédents) et à la veille du débat à l’Assemblée Nationale (le 16 juin prochain) d’un projet de loi réformant le système ferroviaire français, ils constatent la médiocrité des commentaires politiques et médiatiques focalisés quasi exclusivement sur l’automobile et la prédominance du diesel en France. Rien sur les modes de production industrielle ! Il ne se dit rien sur la politique des transports et son nécessaire rééquilibrage modale en faveur du rail et du fluvial ! Rien sur l’état des lieux de vingt années de déréglementation en ce domaine et singulièrement sur les près de dix ans d’ouverture à la concurrence dans le fret ferroviaire ! Rien vis-à-vis de cette concurrence, qui utilise sur notre région des locomotives thermiques (traction diesel) pour tracter ses trains sur voies électrifiées ! En outre, ils notent qu’à ce niveau, on est plus prompt à culpabiliser les citoyens en ayant recours au dispositif de circulation routière alternée, qu’à s’attaquer auxcauses qui font que le rail, doté désormais de plusieurs opérateurs, ne se voit plus confié qu’à peine 9 % des trafics marchandises sur le territoire national (4 % en Normandie). Dans le même temps, ils observent l’abandon d’opérations de maintenance du Triage de Sotteville-lès-Rouen, l’absence de mesures conservatoires tendant à limiter le nombre et le tonnage des camions empruntant le centre de Rouen et le quai Cavelier De la Salle / Jean Moulin / Jacques Anquetil. Leur circulation excessive fragilise chaque jour davantage la « tranchée couverte ferroviaire », ouvrage d’art indispensable à la desserte des entreprises de la zone du grand port de Rouen (1er port exportateur de céréales en Europe, desservi, hélas, essentiellement par la route). Cet abandon vaut aussi pour le transport de voyageurs : ils déplorent que ce déclin impacte aussi, dorénavant, les usagers normands de la SNCF avec la suppression de cinq trains « Intercités » le week-end sur la ligne Rouen – Dieppe ; la réduction du nombre de trains chaque jour sur la ligne Bréauté-Beuzeville – Fécamp, le tout conjugué à une limitation à 40 Km/h sur l’ensemble du parcours ; la fermeture programmée de boutiques et agences commerciales délivrant les titres de transport au Havre, Rouen et Sotteville-lès-Rouen… Aussi, s’accordant sur des initiatives d’actions communes dans les prochaines semaines, ils en appellent aux Pouvoirs publics et à la mobilisation citoyenne pour remédier véritablement et durablement à la dégradation du Service Public Ferroviaire. Ils demandent que soient prises des mesures d’intérêt général, qui participent pleinement à cette prévention des risques sanitaires et environnementaux évoqués. Ils appellent à signer les deux textes pétitions mis à disposition du public : l’un à Dieppe, auprès des militants de L’AVUC, et l’autre sur le site internet de l’ADFER en Caux https://sites.google.com/site/adfercaux/

Comments

[jacques]

Pour une alternance en ville à la voiture la crea doit innover.Offrir un reseau public et gratuit de transport en commun, le renforcer, réinvestir cela permettra de prendre des mesures concrètes et partagées par tous pour réduire la circulation voitures, camions et les taux de pollution dans notre agglo; tout cela serait moins cher que le cout réel de la dégradation de l'air sur la santé la perte de temps social,les investissements routiers, les maladies en particulier les enfants et personnes agées, stopper l'évolution des cancers, il nous faut dépasser l'aspect comptabile d'un budget et penser d'une façon plus globale sociétale c'est la raison d'être de la politique, quand elle est au service des gens, raison de plus pour s'opposer aux politiques d'austérité.Le dernier pic de pollution à rouen agglo à sans doute fait bougerles lignes,le début d'une large prise de conscience pour agir éfficace.