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...En quête d'humanité! Tous ensemble, changeons la vie!... PCF Front de Gauche Petit-Quevilly
23 décembre 2014

La tribune de Sylvain Brière: "Oui à la réindustrialisation de Seine Sud, mais pas sans le rail !"

Sylvain Brière est militant de Convergence National Rail. L'association oeuvre au développement du chemin de fer pour les déplacements des personnes et des biens, participe au développement du service public dans les transports et est force de proposition pour un aménagement du territoire durable. Localement, l'association a lancé l'alerte sur la tranchée couverte de Rouen gauche, combat le démantèlemnt du triage de Sotteville, contribue par son expertise à la concertation sur la ligne Haute performance du Havre à Paris et la nouvelle gare métropolitaine de Rouen St Sever...

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« Dans son édition du 11 décembre, Paris Normandie interroge le Président de la CREA et nous apprend que l’industrie revient en Seine, de quoi interpeller dans la période. En tout premier, ceux victimes de la casse industrielle opérée sur cet axe. Ceux là même, et pour cause, qui ne croient plus au père noël depuis longtemps. Sans oublier tous les autres, travaillant encore, sur ou à proximité du Grand Port Maritime de Rouen (GPMR), à l’exemple des ‘‘Pap-Chap’’, pour ne citer qu’eux, dont le quotidien se heurte aux velléités de pères fouettards, privilégiant les dividendes à l’emploi, pour mieux en saturer les souliers vernis de leurs actionnaires.

Réjouissons-nous néanmoins, qu’enfin nos élus admettent que le tertiaire et le tourisme ne répondra pas à tout. Réfléchir à nouveau à la ré industrialisation de cette zone géographique, nécessite toutefois d’agir en cohérence, en s’opposant aussi au bradage des savoir-faire reconnus, utiles et rentables, qui y sont déjà en place !

À rebours de tout ‘‘déclinisme’’ et fatalisme, comme suggéré dans une précédente tribune axée sur l’exposition universelle de 2025, signée par deux députés PS de Seine-Maritime, je suis pour ma part tout disposé à opter pour cette vision résolument optimiste et confiante en l’avenir. Le fait que le projet Seine Sud refasse surface contribue à cet état d’esprit. Du moins si cela ne se cantonne pas à un coup de com. en prévision du déplacement annoncé du Chef de l’État sur le site de Pétroplus. Se soucier des réserves foncières pour redynamiser le tissu industriel de la rive gauche de Rouen est un bon début. Revendiquée depuis des années par les maires de Oissel et de Saint Etienne du Rouvray, la préemption de ces terrains en friche situés en bord de Seine n’a en effet que trop tardée. Pour preuve, la confession de Frédéric Sanchez déplorant l’échec de demandes d’entrepreneurs pour s’y implanter. En atteste l’annonce de la reconversion rapide des sites à l’abandon de Saint-Gobain-Isover et de la Sablonnière, ce ne sont pourtant pas les friches industrielles qui manquent en ces lieux. Une bande de 800 hectares serait concernée par ce projet Seine Sud. Ses atouts résideraient dans la proximité immédiate avec le fleuve et les infrastructures routières. Le propos se veut précis et va jusqu’à mentionner une variation possible du projet en lien avec le tracé définitif du contournement Est… Et le train ? Rien sur l’opportunité offerte par la desserte ferroviaire déjà en place par le passé sur ce site et pouvant être à moindre coût étendue à ces nouvelles zones d’activité ! Infrastructure pourtant idéalement placée, puisqu’à la périphérie immédiate du triage SNCF de Sotteville-lès-Rouen ! Du coup, de se poser la question de qui verse dans le déclin et le fatalisme ? En outre, ce n’est pas sérieux quand pas une journée ne se passe sans que l’on nous rebatte les oreilles sur les risques majeurs liés à l’insécurité et aux pollutions routières, quant au respect des objectifs de réduction des gaz à effet de serre, à la nécessité d’agir vis-à-vis du réchauffement climatique… Le tout, à l’appui de procédés qui tendent à culpabiliser l’individu, le consommateur, tout en faisant la part belle à un système économique hors de toute éco-production !

triage

Déjà, l’omission remarquée de relance et de développement du trafic marchandises par fer dans la loi n° 2014-872 du 4 août 2014 portant réforme ferroviaire faisait pour le moins désordre. Un oubli, sans doute dû à la saison de son examen, qui plus est en procédure accélérée. Mais rebelote avec le report sine die de l’écotaxe, qui accentue au passage la concurrence déloyale et faussée de la route. Idem du projet de loi sur la transition énergétique, dont le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre que sont les transports est quasi inexistant du texte. Le dix de der revenant à ce souhait de libéraliser le transport par autocars. Et de déplorer, là aussi, malgré les promesses électorales et les discours éco-responsables, aucun changement : l’État s’obstinant à penser les transports en termes de concurrence, de compétitivité, dumping social à la clef, alors qu’ils devraient répondre à des logiques de complémentarité, d’inter modalité, sous maîtrise publique.

Dans ces conditions, pas étonnant que la SNCF ambitionne en 2015 de ne garder en tout et pour tout qu’à peine 100 salariés dédiés au transport des marchandises sur les cinq départements normands. Coup de grâce, en vérité, porté au fret ferroviaire, au triage de Sotteville-lès-Rouen et à la desserte portuaire de la rive gauche de Rouen. Desserte, comme a pu le souligner Paris-Normandie les 11 et 16 octobre derniers, dont les incertitudes vis-à-vis du financement de la réfection de la tranchée couverte laissent augurer le pire. Précisons que sur les 256. 2 millions d’euros alloués dans le contrat de plan Etat Région des cinq prochaines années pour la mobilité multimodale, 196. 3 vont à la route et seulement 20. 4 au rail. Rappelons aussi que le GPMR, premier port exportateur de céréales en Europe, n’est actuellement desservit qu’à peine à 5% par celui-ci, alors que les voies ferrées vont jusqu’aux pieds des silos !

Dixit le Président Hollande, au début de ce mois, lors de l’inauguration du colloque international sur le climat et l’énergie : ‘‘Il se trouve que notre génération, celle qui vit aujourd’hui sur la Terre a une responsabilité. Elle sera jugée en fonction des choix qui auront été pris. (…) nous aurons sûrement à répondre de nos décisions ou de nos non décisions. Il arrive à un moment où une génération a rendez-vous avec l’Histoire, non pas l’Histoire de l’humanité, mais l’Histoire de l’avenir de l’humanité. En décembre 2015 il y a un rendez-vous qui a été pris. C’est le rendez-vous entre le monde et la planète. Sachons être à la hauteur de cet enjeu !’ Alors oui au projet Seine Sud, mais pas sans l’atout majeur du rail, dans une région dotée de voies en majorité électrifiées ! » 

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