La prise de la Bastille, le 18 mars, vue par un journal suisse

«Il y a tellement d’injustices cachées, la misère sociale a tellement augmenté. Aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon dit des choses que tout le monde pense tout bas», explique Jacques, venu de Charente-Maritime. «Il représente la gauche sociale et réelle», ajoute Mimose, sa femme. Autour d’eux une nuée de pancartes: «Le pouvoir au peuple, pas à l’argent»; «Redonner du pouvoir aux salariés dans les entreprises»; «L’humain d’abord».

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Dans le cortège, des syndicalistes, des ouvriers de la raffinerie de Petit-Couronne, de Fralib, d’ArcelorMittal ou d’autres industries en difficulté, des artistes, des enseignants, des employés du service public, des communistes requinqués, des étudiants, des familles avec de jeunes enfants. Dans son discours, Jean-Luc Mélenchon insiste sur «la révolution citoyenne», la lutte contre les inégalités, «la fin des privilèges du capital», «les nouveaux droits des travailleurs».

L’affluence à cette «marche pour la VIe République» reflète la dynamique qui porte Jean-Luc Mélenchon depuis plusieurs semaines. Ses meetings font salle comble, le coprésident du Parti de gauche a atteint 11% d’intentions de vote (NDLR:13 à 14% au 27 mars) dans deux sondages récents. Il apparaît «comme une alternative crédible au candidat socialiste, notamment pour la gauche de la gauche», commente Adélaïde Zulfikarpasic, la directrice du département Opinion à l’institut LH2. Pour l’heure, sa progression se fait au détriment de l’extrême gauche représentée par Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) et Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste). «Mais je peux vous dire que nous voyons aussi des socialistes dans les meetings de Jean-Luc Mélenchon», ajoute Hélène Klein.

Le risque d’un nouveau 21 avril 2002 s’éloignant, l’appel au «vote utile» lancé par François Hollande pour le premier tour tombe de plus en plus à plat. De fait, la progression du Front de gauche représente un aiguillon sérieux pour le socialiste. Le candidat du Front de gauche a d’ailleurs récemment ironisé sur la «mélenchonisation» de la campagne, suite à la proposition de François Hollande de taxer à 75% les revenus supérieurs à un million d’euros, ainsi qu’à celle de Nicolas Sarkozy de s’attaquer tant aux exilés fiscaux sur le modèle américain qu’aux grands groupes du CAC 40, qui paient peu ou pas d’impôts en France.

Scandaleux, le maire UMP de Marseille, M.Gaudin entend faire interdire le meeting "Front de Gauche" sur la plage du Prado.

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