Voeux aux acteurs économiques en débat
Traditionnel, le maire avec le conseil municipal de Petit-Quevilly convie les acteurs économiques pour des vœux. Lundi 9 janvier, Frédéric Sanchez, comme maire, mais aussi, « comme vice président de la CREA en charge du développement économique, vice-président du conseil général en charge des solidarités » a prononcer un discours qui m’a rendu perplexe. Car aux titres énoncés, on pouvait s’attendre à un discours offensif dans un contexte souhaité de changement en 2012, calé sur un bilan commun de transformation de la ville et des projets dans le tuyau.
Le propos du maire, éthéré et philosophique, a porté sur la modestie ( ?), sur la médiane entre volontarisme et fatalisme économique. Les bons mots se sont enchaînés, éloignés du quotidien et des préoccupations du monde de l’entreprise. La financiarisation de l’économie et l’austérité n’ont jamais été évoquées, qui nous entraîne pourtant dans la spirale de la récession, des difficultés du crédit, l’explosion des faillites, l'accélération du déménagement des usines. Le chômage s'appréte à passer la barre des 10%. Un record !
Evoquant tout de même Pétroplus, il a commencé par souligner la disparition de l’industrie du textile sur Petit-Quevilly, et la capacité d’adaptation des acteurs économiques. Ou sont fabriquer les fermetures éclairs, aujourd'hui? En regardant l’étiquette de sa chemise, constatons les pays de fabrication, confectionnée trop souvent par des enfants. Sommes nous condamnés à voir le déménagement industriel vers les pays à bas coûts social et environnemental, peu regardant sur les droits de l’homme.
Et revenir à la raffinerie pour affirmer « qu’une page industrielle de l’agglomération se tourne », déplorant les conséquences sur les 550 salariés et leurs familles. Notre territoire est-il condamner à l'échange entre nous de services à faible valeur ajoutée ?
La liquidation judiciaire de Millery a été confirmée dans un souffle. Mauvaise gestion (?) depuis 3 ans, elle laisse sur le carreau 120 professionnels qui ont construit le collège Fernand Léger, entre autre. Le maire a épilogué sur le mot « indignation » dont il n’aimait pas le terme (?). Pourtant l’indignation est un carburant dans la mise en mouvement.
Les projets de la ville ont été présentés très brièvement.
La parole philosophique avait elle pour objectif d’anesthésier les acteurs économiques présents sur le changement qui doit s’opérer au printemps ? Ce serait naïf ! Ou bien s’engager dans une pédagogie du renoncement au changement dans le cadre bordé et accepté par son candidat à la présidentielle des milieux financiers internationaux et du traité de Lisbonne?
D’autant que sur les retraites, lors de la remise des médailles jeudi 5 janvier et du départ en retraite de 5 agents territoriaux, le maire parle « de chance pour les partants sachant que nous ne sommes pas prêt de la connaître! » en s’adressant aux actifs qui l’entourent. La réforme Woerth/Fillon que 70% de français ont rejetée, ne serait elle plus remise en cause?
L’urgence du changement, dés 2012, est posée. La désespérance peut sortir des urnes avec l’enfer social au bout. Les propositions « Front de Gauche » doivent s’affirmer dans le dynamisme d’une efficacité économique alliée au progrès social.
André DELESTRE, maire adjoint, vice-président de la CREA