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...En quête d'humanité! Tous ensemble, changeons la vie!... PCF Front de Gauche Petit-Quevilly
27 avril 2017

28 avril, se souvenir et méditer avant le 2nd tour de la présidentielle

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Alors que l'égérie du parti fasciste s'est qualifiée pour dimanche 7 mai, qu'elle a des propos inquiétants à propos de la rafle du Vel'hiv, alors que le nationalisme monte dans toute l'Europe... il est bon de se rappeler ce que fut cette période. Nous vous invitons à vivre la biographie issue du Maitron, témoignage de ce que fut la déportation. Nous vous invitons aussi à lire le livre que Michel Croguennec vient de publier sur "le maquis de Barneville" ou nombre de jeunes quevillais sacrifiérent leur vie pour notre liberté: Albert Lacour, les frères Delattre et Séhy, Maurice Mailleau...

Les commémorations du souvenir auront lieu à Petit-Quevilly

à 11h au cimetière communal ce dimanche 30 avril

 

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Germaine PICAN vient au monde le 10 octobre 1901 à Malaunay dans une famille de trois filles. "Papa était spécialisé dans la gravure des rouleaux qui servent à imprimer les indiennes appelées « rouenneries » dans la région. La vallée du Cailly concentre les industries du textile. Maman s’occupait de la maison, une maison heureuse.

Je fais mes études à l’école primaire de Malaunay, puis à l’école primaire supérieure de Rouen et à l’école normale d’institutrices. Je me marie avec André Pican, instituteur. Nous enseignons à Maromme.  Deux filles naissent, Claudine, en 1927 et Simone, en 1928. André est responsable du parti communiste en Seine-Inférieure. Il est arrêté à ce titre en avril 1940 et interné au camp de Neuvaines, Calvados puis emprisonné à Bonne-Nouvelle, à Rouen et transféré à Caen d’où il est libéré à l’arrivée des Allemands.

Entré en Seine-Inférieure, il crée les groupes de l’Organisation Spéciale qui deviendront peu après les F.T.P. Il rédige et imprime le journal régional, l’Avenir normand pour la Seine-Inférieure et l’Eure et La Vérité pour Rouen et sa région.

Pendant ce temps, j’enseigne à son école de Maromme mais assure aussi les contacts entre l’organisation départementale que dirige André, qui vit dans la nuit, et les groupes locaux qui se sont constitués dans chacune des localités de la banlieue rouennaise. L’organisation est active, la propagande intense.

Soupçonnée d’en être l’animatrice, je suis arrêtée le 20 juin 1941 à Rouen et internée à Compiègne où me rejoignent, en octobre 1941, la plupart de mes camarades de combat, pris dans une rafle à la suite d’un déraillement d’un train militaire allemand à Pavilly, déraillement préparé par André. Trente-six de ces combattants seront fusillés ou sont morts en déportation.

Sans doute pour que je les mette sur la piste de mon mari, la police me libère le 12 décembre 1941. Je me réfugie chez une amie institutrice en Eure-et-Loir, avec mes deux fillettes, jusqu’alors cachées chez des amis en Seine-Inférieure. La police cherche toujours mon mari. Elle publie sa photographie dans Le Journal de Rouen. La tête de Pican est mise à prix : 30 000 Francs. La police ne sait pas qu’il a quitté la région. Fin décembre 1941, il a été nommé instructeur interrégional pour la Manche et l’Indre-et-Loire.

Je rencontre André à Paris, deux fois, dans un café. Nous mettons au point les détails de notre prochaine réunion. Nous habiterons Paris. Le 3ème rendez-vous est fixé chez Marie-Louise Jourdan, qui leur sert de boîte à lettres.

Le 15 février 1942, au lendemain de mon arrivée chez les Jourdan, croyant ouvrir la porte à André que j’attend, je me trouve en face de six policiers français des brigades spéciales qui font irruption dans l’appartement, perquisitionnent fébrilement, découvrent des tracts sur l’exécution de Gabriel Péri. Avec Marie-Louise, je suis emmené à la préfecture de police où nous sommes interrogées. Aux Renseignements généraux, je retrouve André, arrêté le même jour, quelques heures avant. On nous conduit au dépôt.

Le 21 mars 1942, les Allemands prennent livraison d’André, qui, bien que menotté, réussit à bousculer les policiers et à s’enfuir. Poursuivi, il se jette dans la Seine. Un gardien du dépôt vient me dire: «Votre mari a essayé de fuir. Il n’a pas réussi, malheureusement ».

Le 23 mars 1942, transférée à la Santé (division allemande) au secret, je partage la cellule de Danielle Casanova. Puis je suis envoyée à Romainville le 24 août 1942.

André Pican a été fusillé au Mont-Valérien le 23 mai 1942 avec 9 résistants dont Georges Politzer.

Via le camp de Compiègne, à nouveau, je suis déportée dans le convoi dit des « 31000 » à  Auschwitz avec 230 autres femmes. Matricule N° 31679. Je suis affectée aux cuisines de Raisko, puis renvoyée à Birkenau pour avoir essayé de faire passer des oignons à ses anciennes compagnes de Birkenau. Survivre !

Un corbeau mort dans les marais fera l’affaire ! Nous le partageons entre compagnes de détention. La solidarité nous permet de survivre. Aux cuisines, nous avions réussi à intégrer avec Marie Elisa Nordman, Cécile Charua, Charlotte Delbo, Lulu, Carmen et Madeleine Dechavassine. Cette affectation améliora notre quotidien. Nous pouvions nous laver, recevoir des vêtements et des chaussures propres. La nourriture y était meilleure. À Birkenau, je ne suis pas entrée au Revier malgré le typhus.

Puis ce fut Ravensbrück, du 4 août 1944 au 2 mars 1945 et Mauthausen, où j’ai été libérée le 22 avril 1945.

Avec mes deux enfants, j’ai regagné la petite maison de Maromme qui ne devait jamais retrouver sa chaleur ; ma Claudine, marquée par la guerre et la perte de son père, est morte deux ans après mon retour. J’ai donné le meilleur de moi-même à ce que je considérais désormais le plus attachant : ma cadette, l'école Jules Ferry, au Mont-Gargan, mon parti. J’étais communiste et je le suis restée. C’est ce qui m’a aidée, car mon adhésion au PC lors du Front populaire et de la lutte antifasciste, n’a jamais eu pour moi d’autre signification que celle d’un combat nécessaire pour le bonheur.

Après la libération, et l’obtention du droit de vote pour les femmes, je fut une des premières femmes a être sénatrice de Seine-Maritime du 8 décembre 1946 au 7 novembre 1946 J’ai pris ma retraite d’institutrice en 1955. Et n’eu de cesse de témoigner de la barbarie dans les camps de concentration et d’extermination nazis. Germaine Pican ferme les yeux le 29 janvier 2001. 

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