Fanny Gallot, qui a grandi à Petit-Quevilly, a publiée sa thèse "En découdre".

Fanny Gallot est maîtresse de conférence à l'université Paris-Est-Créteil. Les éditions La Découverte publient en 2015 ses travaux. Sa thèse a obtenu le prix 2013 de l'Institut du genre du CNRS. A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, alors que le gouvernement détricote le code du travail, dont les femmes en seront les 1ères victimes, alors que dans la droite et son extrême entendent renvoyer les femmes à leur foyer, alors que les fondamentalistes religieux de tout bord portent une régression moyenâgeuse d'enfermement des femmes, il est bon de lire ce livre. Reprenons cette citation de Saint Exupéry: nul ne peut se sentir, à la fois, responsable et désespéré. Le combat pour l'émancipation des femmes, on ne lâche rien!   

Alors que depuis la fin des années 1990, le monde ouvrier revient sur le devant de la scène avec des luttes de plus en plus dures (occupations, séquestrations, grèves de la faim, menaces de faire « sauter l’usine », etc.), le rôle joué par les femmes a été passé sous silence. À la différence des hommes, elles ont souvent effectué leur carrière entière dans la même usine et subissent de plein fouet l’épreuve des restructurations ou de la liquidation pure et simple.
Qui sont ces femmes décidées à « en découdre » ? Ayant commencé à travailler après 1968, elles n’ont plus grand-chose de commun avec leurs mères : elles ne sont ni fatalistes ni résignées. Grâce à leurs combats, de nouvelles lois ont révolutionné le travail et, plus largement, la société. Elles ont obtenu d’être reconnues comme des salariées à part entière, et non pas comme des subalternes devant se contenter d’un salaire d’appoint. Elles ont mis en cause le pouvoir des petits chefs disposant d’un quasi-droit de cuissage. Elles ont donné sa dignité au travail en usine jusqu’alors considéré comme dégradant pour une femme. Elles ont changé le fonctionnement syndical en refusant de tout déléguer aux hommes. Les syndicats ont été obligés de prendre en charge des questions comme la contraception, l’avortement ou le partage des tâches familiales.
Fanny Gallot s’est appuyée, entre autres, sur les témoignages précis des femmes engagées dans cette lente et profonde révolution. Elle raconte leurs histoires surprenantes et émouvantes, comme celles des ouvrières de Chantelle, Moulinex et Lejaby dont les luttes ont marqué l’actualité.

Catherine  Gallot, la mère de Fanny a été conseillère municipale de la commune de 1989 à 2001, puis adjointe au maire de 2011 à 2008 dans le groupe des élus des communistes et républicains.