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...En quête d'humanité! Tous ensemble, changeons la vie!... PCF Front de Gauche Petit-Quevilly
13 février 2014

Face à un mouvement réactionnaire, fanatisé, porteur de fantasmes et rumeurs, le gouvernement se défile sur la famille

Patrick Le Hyaric, directeur de l'Humanité: En retirant son projet de loi sur la famille, le Gouvernement de Messieurs Hollande et Ayrault vient de franchir un nouveau cap malsain. Du côté droit. Jusque là, nous contestions ses choix économiques et sociaux, l’alignement et la soumission aux dogmes européo-libéraux et le refus de faire un pas vers la démocratie politique et sociale. Voici maintenant que, cédant à un mouvement réactionnaire, porteur de rumeurs, de fantasmes et d’une sorte de fanatisme  contre cette loi sur la famille, le Gouvernement autodétruit son propre projet pourtant préparé avec les associations.

Ce texte constituait un progrès pour la vie quotidienne de millions de familles, qu’il s’agisse de l’amélioration de l’adoption simple, de la facilitation de l’accès aux documents médicaux pour des enfants nés sous X pour permettre notamment de traiter des maladies génétiques ou encore de l’idée d’une pré-majorité à 16 ans et de la reconnaissance du rôle joué par des tiers dans l’éducation des enfants, sans imposer un statut rigide de « beaux-parents ». Toutes ces avancées auraient pu faire consensus puisque, contrairement à certaines informations, aussi floues que bien distillées, ce projet de loi n’a jamais envisagé d’ouvrir le droit à la procréation médicalement assistée. Au lieu d’expliquer et de s’expliquer, le Gouvernement, bafouant une nouvelle fois le Parlement, a laissé se développer un climat de désinformation aboutissant à la grande manipulation organisée par des forces obscures et ultra-réactionnaires. Déjà, le pouvoir venait de se montrer bien timide pour combattre, dans un incroyable imbroglio,  la campagne organisée pour porter une absurde et imbécile rumeur sur une prétendue « théorie du genre » à l’école maternelle et primaire. Ainsi de SMS en SMS, d’école en école, des groupuscules de droite propagent une sale rumeur selon laquelle serait enseigné aux petits enfants à l’école la masturbation ou l’apprentissage à l’homosexualité. Une nouvelle discipline scolaire serait née, baptisée « la théorie du genre ». A partir de cette ineptie, les parents sont invités à ne pas envoyer leurs enfants à  l’école pour s’y opposer. Comme toujours, la soufflerie de la rumeur qui se répand dans un contexte de crise des valeurs et de doutes cultivés n’a qu’un objectif : interdire toute réflexion. Elle ravive des peurs irrationnelles. Le temps d’Internet et des réseaux sociaux lui donne une vitesse inégalée qui la rend d’autant plus inquiétante. Or s’il existe bien des études de genre auxquelles travaillent des chercheuses et chercheurs de multiples disciplines portant sur les inégalités de sexe, il n’y a pas de « théorie du genre ». Ce concept né au Vatican sous la plume du cardinal Ratzinger en 2004 avant qu’il ne devienne Pape avait pour objectif principal de combattre le féminisme et la notion de genre après la conférence des Nations Unis à Pékin sur les femmes, puis l’ouverture du mariage aux homosexuels aux Pays Bas en 2001 et le pacs en France. Le prétexte utilisé pour répandre ces peurs est celui de l’expérimentation dans seulement six cent classes volontaires de collèges (et non de primaire) d’un programme baptisé l’ABCD de l’égalité. Il s’agit d’expérimenter un programme supplémentaire s’inscrivant dans l’acquisition des savoirs de base qui vise à déconstruire des schémas ancrés au tréfonds des imaginaires et inscrits dans de dures réalités selon lesquelles la biologie empêche l’égalité entre garçons et filles. L’éducation et la culture sont bien censées ouvrir les esprits et les horizons des enfants et donc, entre autre, leur démontrer que les inégalités et les rapports de domination ne procèdent pas de déterminismes génétiques. Depuis l’école, garçons et filles ont les mêmes potentiels de réussite. Et les mêmes possibilités de réussir dans le travail et les métiers ; dans leurs projets de vie sans être coulé a priori dans des moules rétrogrades qui font que les hommes peuvent accéder à certains métiers et pas les femmes. Les hommes auraient des destins publics mais les femmes devraient s’interdire de s’occuper des affaires de la cité ou des entreprises car « programmées » pour les tâches ménagères ! La même démarche conduisait les élites dirigeantes et possédantes à considérer les catégories exploitées comme inexorablement inférieures puisque leur sort relevait de la nature. C’est ainsi qu’on a inculqué l’idée que les  capacités intellectuelles des femmes et celles des noirs étaient moins développées que celles de l’homme blanc. L’enseignement de l’égalité et le respect constitue bien une nouvelle dimension dans l’apprentissage des savoirs de base dans l’enceinte de l’école de la République, l’école laïque. On est ici à mille lieux de la désinformation en cours propagée par des personnalités publiques et politiques d’extrême droite, chargées de renouveler les crédits de « théories » très dépréciées. Nous l'avons vécu encore ce lundi 10 février au conseil communautaire de la CREA avec l'intervention de M Meyer, le maire de Sotteville sous le Val, porte parole du collectif des maires pour l'enfance, président du comité protestant évangélique pour la dignité humaine qui a entrainé la droite républicaine dans une abstention sur un plan pour l'égalité entre les femmes et les hommes dans la vie locale 2014-2016. Qu’elles trouvent table ouverte à la télévision et dans la plupart des médias, sans réelles et solides contradictions, contribue à amplifier la résonnance des mensonges proférés. Ces rumeurs ne relèvent pas des faits divers. Elles sont très politiques et ont des conséquences très profondes. Elles visent à tirer le gouvernement toujours plus à droite. Elles constituent une attaque en règle contre l’école publique et laïque, les enseignants dont une des missions consiste précisément à faire découvrir, partager et vivre les valeurs de la République. Plus globalement, nous sommes en présence d’une tentative de subvertir la République et ses fondements qui ont déjà été fortement malmenés sous l’effet des politiques du capital et de leur insertion dans une construction européenne ultralibérale. La confrontation politique entre les forces de l’humanisme et du progrès et celles de l’obscurantisme et de la régression est donc de très haute importance. Il en va de la fin des rapports de domination, et du patriarcat dans un degré de civilisation plus élevé. Elle devrait s’accompagner d’actes forts pour l’égalité des salaires entre les femmes et les hommes, l’égal accès aux métiers et aux responsabilités. Ce combat contre les stéréotypes sexistes concerne aussi et tout autant l’action pour faire disparaitre dans les cours d’école et au pied des cités les moqueries et les insultes sexistes et les violences conjugales qui frappent plus de 400 000 femmes chaque année. Il s’agit du grand et beau combat pour l’égalité dans un monde en bouleversement. Il s’agit de nos façons de vivre dans nos sociétés d’aujourd’hui où les femmes sont majoritaires, où la durée de vie est plus longue, où la conception de la famille n’est pas figée  dans tous les milieux et parmi toutes les opinions, où dans de nombreux pays est désormais reconnu le mariage pour tous. Le combat pour l’égalité n’est pas secondaire. Il doit prendre une dimension nouvelle. Toutes celles et ceux qui sont attachés à la liberté et l’égalité doivent mener sans concessions, le combat contre ces rumeurs et le débat pour le bien vivre ensemble dans une diversité qui fera la force de chacun et chacune.

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