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...En quête d'humanité! Tous ensemble, changeons la vie!... PCF Front de Gauche Petit-Quevilly
25 janvier 2014

S'expliquer, débattre, combattre les impasses que propose Hollande

Pendant que se développait ce creux débat passionné autour des fumeux thèmes du statut d’une hypothétique « première dame » ou de « la frontière entre vie privée et vie publique » du Président de la République, ce dernier poursuivait sa mue libérale en actes. Sa conférence de presse du 14 janvier est la poursuite et l’amplification de l’énoncé des thèses exposées lors de celle du 13 novembre 2012.

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L’ancrage, désormais assumé, est à l’opposé des orientations de la gauche depuis Jaurès. Ainsi, le primat est donné aux politiques dites « de l’offre », au détriment de celles de « la demande », c’est-à-dire de la réponse aux besoins sociaux et humains. C’est la voie choisie depuis longtemps par les travaillistes anglais et par le parti social-démocrate allemand sans que la démonstration ne soit faite -et pour cause- que le monde du travail et de la création y serait mieux traité qu’ailleurs ! C’est l’application à la lettre de la ligne de conduite dictée par les institutions européennes. D’ailleurs, le porte-parole de la Commission européenne a immédiatement adressé ses félicitations à F. Hollande : « Nous considérons que les objectifs du pacte de responsabilité sont en ligne avec les recommandations que nous avions faites l’année dernière. Nous avions fixé un cap et nous sommes contents de voir que les propositions d’hier vont dans la bonne direction », s’est-il réjoui. Autrement dit, le socialisme est dissous dans les préceptes de l’Europe ultralibérale.

La politique dite « de l’offre » consiste à favoriser d’abord les propriétaires des grandes entreprises, au prétexte que les dépenses sociales et publiques seraient inefficaces, qu’elles obligeraient à augmenter la fiscalité pesant sur les coûts de production et donc sur la « compétitivité » des entreprises.

De plus, celles-ci souffriraient, selon le Medef, d’un « coût du travail » excessif, à cause de l’existence d’un salaire minimum, de la protection sociale et jusqu’à la protection de l’emploi pourtant inscrite dans le code du travail. C’est à partir de cette logique que l’idéologie dominante tente de gagner les travailleurs et tous nos concitoyens à cette thèse de l’ultralibéralisme déchaîné. Celle-ci permet certes de redoubler l’exploitation du travail et d’alimenter les dividendes versés aux actionnaires, mais c’est elle qui mène l’Europe et notre pays dans le mur d’une crise sans fin.

Ces politiques ne réduisent pas les dettes publiques et tuent dans l’œuf tout projet de relance économique. Et la récession qui en résulte conduit à augmenter les déficits car elle engendre moins de recettes fiscales. Les économies réalisées en diminuant sans cesse les dépenses sociales et publiques utiles, ne servent qu’à rembourser les intérêts de la dette de l’Etat, elle-même source de spéculations sur les marchés financiers. Ce sont donc bien les politiques d’austérité sociale et budgétaire qui conduisent à une croissance quasi nulle. Ce choix, mis en œuvre dans tous les pays européens, simultanément avec des réformes structurelles régressives, conduit à réduire le pouvoir d’achat des ménages et déprime toute l’activité dans l’Union européenne. Le manque de débouchés aboutit à sous-utiliser les capacités productives, à ne pas investir et donc à détruire l’outil de travail et les emplois. A ceci s’ajoute, avec les déréglementations, l’incitation à spéculer plutôt qu’à investir.

C’est donc une toute autre logique que nous devons mettre en débat. Celle de la réponse à la demande populaire, qui passe par l’augmentation des rémunérations, la défense et l’amélioration de la protection sociale, ainsi qu’un nouveau plan audacieux de relance des services publics de l’éducation et de la formation, des transports, de l’eau, du crédit et des banques, de la santé, de l’énergie, du logement. La « compétitivité » ne se gagne pas dans l’appauvrissement, le recul de l’accès aux biens communs humains, la destruction des protections sociales au bénéfice de l’augmentation des dividendes pour les actionnaires et  des rémunérations pour les dirigeants des grands groupes. Elle passe par la formation, la qualification des salariés, l’intérêt qu’ils trouvent dans leur travail, l’investissement dans la recherche et l’innovation pour ouvrir de nouveaux chantiers, notamment ceux associés à la transition écologique. Il y a tant à faire pour  les transports, le logement, la ville, l’énergie, l’agriculture, la mer et les océans et de multiples systèmes productifs. Autant de domaines qui répondent à des attentes souvent urgentes et qui représentent de considérables gisements d’emplois. La voilà bien la priorité à retenir plutôt que de s’engager dans la remise en cause des lieux de gestion et de démocratie de proximité que sont les communes et une modification de la carte des régions de France pour la calquer sur ceux des länder allemands. Or, la France est une République une et indivisible et non un pays fédéral.  C’est au contraire vers une nouvelle étape de la démocratie qu’il faudrait aller, notamment dans la cité et au sein des entreprises.  Contrairement à ce qui est sans cesse répété, les choix retenus n’ont rien de « social-démocrate ». La social-démocratie était justement calée sur le principe du « compromis social » pour un certain partage des richesses. F. Hollande lui tourne le dos en faisant droit aux seules demandes du Medef et pousse le curseur vers la satisfaction du grand capital contre le travail. La droite n’en revient pas et ne trouve plus qu’un mot à dire : chiche !

Mais prenons garde ! Dans la période que nous vivons, où tout est fait pour intégrer le monde du travail et l’ensemble des populations à « la révolution copernicienne » et à une sorte « d’union nationale » pour le service du capital, il est indispensable de mener une grande campagne d’explications et de porter les débats et l’action au niveau des lourds enjeux auxquels notre peuple et la gauche sont désormais confrontés. Patrick Le Hyaric, député européen

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Commentaires
P
A la lecture de cette contribution, que je partage totalement, je ne m'explique pas que le PCF puisse s'allier avec le PS pour les municipales... (Petit-Quevilly, Rouen ...) avec des responsables PS qui non seulement assument la politique d’austérité décidée en haut lieu mais s'apprêtent à la mettre en œuvre localement.<br /> <br /> Pierre Le Saout
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